La secousse
<p class="font_8">Elle : et si on retapissait le séjour ? J’ai vu des papiers peints très chouettes au centre commercial. Lui : tu m’avais dit qu’on en avait fini avec cette maison. Depuis le temps qu’on la retape ! Sans compter tout cet argent. Je préférerais changer de voiture. Elle : pour moi, celle-là me suffit largement. Elle roule encore très bien. Lui : aie ! ! ! ! Tu pourrais faire attention, tu as pris ce ralentisseur beaucoup trop vite. Tu vas l’achever ce tas de tôles. Elle : ce que tu es nerveux. Relaxe-toi et laisse-moi conduire à ma façon. Lui : je te laisserais faire si tu conduisais correctement. Je ne peux jamais me détendre quand c’est toi qui conduis. Elle : c’est pas possible d’être aussi emmerdant. Il faut toujours que tu jettes ton venin. Tout ça pour une petite secousse. Lui : mon venin ? Qu’est-ce tu racontes ? Je te demande simplement de ne pas conduire comme un pied. Elle : ah, oui ! Je conduis comme un pied ? Lui : tant que tu le reconnaîtras pas, tu ne feras pas de progrès. Elle : elle est forte celle-là ! Et si on parlait un peu de ta conduite à toi ? Lui : moi au moins, je ralentis sur les cassis. Elle : ce n’est pas de cette conduite-là dont je parlais. Lui : ah bon, et de laquelle alors ? Elle : de ta conduite avec ta secrétaire ! Lui : quoi ? Tu ne crois pas que tu mélanges les genres ? Elle : pas du tout. C’est ta conduite à toi qui est dangereuse. Dangereuse pour notre couple. Lui : ça va pas, tu as bu ! Elle : ah, oui ? Henri t’a vu avec cette blondasse au gros cul, l’autre jour. Lui : t’es pas bien ! Si tu crois tout ce que raconte ton copain Henri ! Elle : merde alors, tu as quand même un sacré culot. J’en veux plus d’un type comme toi !… Lui : et pourquoi je devrais me la supporter, cette bonne femme qui passe son temps à me chercher des poux dans la tête ?… Arrête tes conneries, tu veux ? Elle : mes conneries ? Ca fait dix ans que je supporte les tiennes, j’en ai marre. T’es qu’un pauvre type. Je reprends mes billes et je me casse. Lui : ça tombe bien, tiens ! Arrête-toi là devant cette agence immobilière et bazardons la cette baraque.</p>